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XIIIe Sommet de la Francophonie; Allocution de m. Le President de la Republique de Seychelles

Sat, 23 October 2010 | Foreign Affairs

XIIIe Sommet de la Francophonie; Allocution de m. Le President de la Republique de Seychelles
ALLOCUTION DE M. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DES SEYCHELLES
XIIIe Sommet de la Francophonie
La Francophonie, acteur des relations internationales :
quelle place dans la  gouvernance mondiale ?
Montreux, Suisse-Samedi 23 Octobre 2010


Madame la Présidente  
Excellences, Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames, Messieurs,
Tout d’abord, mes remerciements aux autorités suisses pour leur accueil chaleureux et leur hospitalité, auxquels ma délégation et moi-même sommes très sensibles.
Madame la Présidente,
L’ordre du jour de ce sommet montre à quel point la Francophonie est mobilisée face aux grands défis de notre temps.
Les Seychelles partagent pleinement la conviction que développement et progrès dans l’espace francophone sont indissociables du renforcement et du maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans l’ensemble de cet espace.
Le reconnaître est une chose. Agir pour aller de l’avant en est une autre, tout aussi nécessaire.
De nouveaux dangers sont apparus. Pour les Seychelles, c’est la piraterie : un phénomène qui met en péril le développement de toutes les économies dans cette partie de l’océan Indien, et bien au-delà.
Laissez-moi vous donner quelques chiffres :
• nos estimations indiquent une perte de 4% de notre PIB, conséquence directe des actes de piraterie ;
• les frais d'assurance maritime ont augmenté de 50% ;
• les recettes de notre seul port de pêche ont chuté de 30% ;
• enfin, nous dépensons désormais plus de 2,3 millions d'euros par an pour les patrouilles de surveillance.
Cette somme, nous aurions dû l’investir dans nos projets de développement.
Madame la Présidente,
 
Les Seychelles n’ont épargné aucun effort pour assurer la sécurité du pays et de notre vaste zone économique exclusive.
Nous avons initié et accueilli pas moins de quatre conférences régionales et internationales pour engager nos partenaires dans une initiative régionale ambitieuse et réaliste de lutte contre la piraterie. 
Des solutions adaptées doivent être envisagées par la communauté internationale pour nous accompagner dans ce combat sans précédent. Je pense à des appuis financiers, juridiques, institutionnels et militaires.
Dans ce contexte d’urgence, j’aimerais lancer un appel pour que la communauté internationale s’investisse aussi davantage dans la reconstruction de l’Etat de droit en Somalie.
Il est évident que toute solution durable à ce problème est autant à terre qu’en mer. 
Il ne faut pas oublier : Aujourd’hui, piraterie, demain ; le terrorisme.  Et pour le terrorisme, il n’y a pas de frontières.  
Je saisis cette occasion pour remercier la France, tant sur le plan bilateral que dans le cadre de l’opération Atalanta, la Belgique, le Canada, et le Luxembourg, membres de la Francophonie qui ont déployé des moyens conséquents afin d’assurer la sûreté maritime dans la région de l’Océan Indien et du Golfe d’Aden.
J’aimerais également remercier par avance la communauté francophone qui adoptera demain la résolution contre la piraterie présentée par les Seychelles, Maurice et Djibouti.
Madame la Présidente,
La situation à Madagascar, île sœur et pays voisin membre de la Commission de l’Océan Indien-COI nous touche beaucoup. Ne baissons pas les bras devant les difficultés que rencontrent nos frères malgaches. Aidons ensemble Madagascar à retrouver de façon durable et paisible la voie de l’état de droit, de la démocratie et de la stabilité.
Madame la Présidente,
Quand on parle de gouvernance, on doit aussi parler de développement.  En matière de développement humain, notre Organisation montre l’exemple.  Il ne peut en effet y avoir de bonne gouvernance sans des efforts massifs dans les domaines de l’éducation et de la formation. Je tiens à féliciter l’OIF pour le travail de fond qu’elle accomplit à ce niveau.
Les Seychelles sont fières de pouvoir signer aujourd’hui un pacte linguistique qui élargit le cadre des moyens de formation auquel la population seychelloise a accès.
C’est aussi un pacte identitaire en phase avec notre culture et nos traditions dans une région profondément attachée à la francophonie.
Ce qui m’amène tout naturellement à émettre le vœu qu’une vraie gouvernance culturelle mondiale émerge qui soit pleinement respectueuse de la diversité des cultures et de leur dignité.
Nous savons tous à quel point cet enjeu fondamental est au cœur des préoccupations de l’OIF.
Madame la Présidente,
Nous accueillons avec plaisir les propositions du Président Sarkozy en ce qui concerne les financements innovants.  En temps que petit état insulaire, nous sommes très conscients des lacunes qui existent dans l’architecture développemental actuel. 
Des nouveaux défis- le changement climatique, la piraterie- exigent que nous regardions au dela de qui existe déjà. 
Mais je dois signaler, que les petits états, et surtout les petits états insulaires, sont déjà très écartés dans la gouvernance mondiale.  En meme temps que nous essayons de changer de route, nous devons assurer que les spécificités des petits états trouvent leur place dans une nouvelle structure de gouvernance mondiale, plus efficace et plus égalitaire.
Nous saluons les efforts de la France, et de la Francophonie, a mener cette initiative à terme.
Je termine en exprimant le soutien  des Seychelles à la reconduction de notre Secrétaire Général dans ses fonctions pour un nouveau mandat.
Je vous remercie de votre attention.

 

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