Discours sur l'Etat de la Nation par le Président James Alix Michel, le 26 février, 2015
Thu, 26 February 2015 | State House
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale
Président Mancham
Monsieur le Vice-Président
Monsieur le Chef Juge par intérim
Monsieur le Président de la Cour d’Appel
Monsieur le Ministre Désigné
Mesdames et Messieurs les Ministres
Honorable Leader des Affaires du Gouvernement à l’Assemblée Nationale
Honorable Chef de l’Opposition à l'Assemblée Nationale
Honorables Membres de l’Assemblée Nationale
Excellences
Distingués Invités
Chers Frères et Sœurs seychellois
Quelle est la réalité des Seychelles d’aujourd’hui ?
Quel est l’état de la nation ?
Nous voyons un pays de plus en plus prospère. Une nation qui bouge à une vitesse sans précédent. Une nation qui, malgré la différence des opinions qui la traversent, demeure unie et en paix avec elle-même. Une nation au travail pour se réaliser. Un peuple fier. Un peuple qui aime son pays.
C’est ça la réalité des Seychelles d’aujourd’hui. Nous venons de loin. Ça n’a pas été facile, car nous étions à la limite de la faillite. Tout manquait. On nous avait même surnommés à l’époque ‘’pei napa’ – pays où tout manque. Nous ne pouvons pas oublier cela. Mais grâce à la résilience de notre peuple et aux décisions courageuses que nous devions prendre indépendamment de toute considération politique, nous avons transformé notre pays. Et voilà, nous avons devant nous aujourd’hui une Seychelles en pleine transformation. Evidemment, ce développement rapide a eu aussi son revers. Il a engendré de nombreux défis tels que l’augmentation de la criminalité et l’émergence de mauvaises mœurs qui ont commencé à ronger la fabrique sociale.
Quand je viens ici, tous les ans pour m’adresser à vous, c’est pour renouveler mon adhésion à un principe que j’ai toujours fait mien : c’est mettre le peuple au centre de tout développement et rester soudé à lui. C’est mon contrat avec le peuple seychellois. Un contrat de confiance ! Un contrat de travail dur et acharné.
Mon discours d’aujourd’hui sur l’état de la nation ne se limite donc pas à la reconduction de ce contrat. C’est aussi l’occasion pour moi de faire le bilan de ce que nous avons accompli en 2014 et de vous faire part de mes plans et visions pour l’avenir.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers compatriotes
Un des indicateurs fondamentaux de l’état d’une nation, c’est sa performance économique. Nous sommes une petite économie ouverte vulnérable aux chocs extérieurs. L’économie mondiale est restée encore fragile en 2014, la Zone Euro accusant une pauvre performance qui a rejailli sur nous.
Notre Produit Intérieur Brut (PIB) a connu une croissance de 2,8%, un peu en deçà des prévisions à cause principalement d’un déficit dans les activités liées au tourisme et à la production industrielle.
En effet, le secteur du tourisme a connu beaucoup de défis en 2014. Et malgré une légère augmentation de 1% du nombre de touristes, nous avons enregistré une réduction de 3% du nombre de visiteurs venant d’Europe. On estime l’infléchissement du revenu à moins de 5% par rapport à celui de l’année dernière.
A contrario, notre compagnie aérienne nationale a continué à enregistrer de belles performances grâce notamment à l’ouverture de nouvelles routes afin de renforcer notre présence et notre connectivité. Et pour ce qui est de l’expansion du secteur du tourisme, nous avons enregistré une augmentation du nombre d’établissements hôteliers qui est passé de 426 en 2013, à 467 en 2014. Plus de 60% de ces établissements sont, soit la propriété, soit gérés entièrement par des Seychellois.
L’objectif de mon Gouvernement est de continuer à encourager le développement de cette industrie à travers notamment l’amélioration et la diversification des produits offerts et une plus grande participation des Seychellois dans cette industrie clé. A cette fin, la Banque de Développement mettra plus de crédits à la disposition des petits entrepreneurs qui désirent investir dans l’industrie du tourisme.
En ce qui concerne notre deuxième industrie, c'est-à-dire la pêche, en 2014 nous avons inauguré un nouveau port de pêche de 120 mètres sur l’Ile du Port. Nous récoltons déjà les bénéfices et voyons tous l’opportunité de ce port à travers la multiplication des transactions portuaires et la réduction des transports de containers sur les routes. En 2014, nous avons également signé, dans le cadre d’un partenariat Gouvernement - Secteur privé, un accord pour la construction, également sur l’Ile du Port, d’un grand port de pêche industrielle de 425 mètres. Nous avons construit des facilités de transformation du poisson au port de pêche de Providence. Nous espérons que tous ces investissements dans le secteur de la pêche contribueront à apporter plus de valeur ajoutée et à donner un nouvel élan à l’Economie Bleue.
Pour ce qui est de la balance des paiements, le déficit était de 23% du Produit National Brut (PNB).Cependant nos réserves en devises ont enregistré une augmentation, passant de 425 millions de dollars en 2013 à 464 millions en 2014. Cela représente plus de quatre mois d’importation. A contrario, nos réserves en devises en 2008 représentaient seulement trois semaines d’importation.
Quant au paiement de la dette extérieure, nos réserves en devises représentent 94% de notre dette. Ce qui représente une claire indication que le pays ne compte pas butter contre le repaiement de sa dette extérieure dans les prochaines années.
La discipline fiscale sera à cet égard, un élément essentiel de la stratégie de développement de notre économie. La performance fiscale positive de l’année dernière conjuguée au succès de la restructuration de notre dette a considérablement amélioré la soutenabilité de la dette du pays. Nous devons alors maintenir cette stratégie afin de réaliser notre objectif de réduction de la dette à 50% de notre Produit National Brut en 2018.
Malgré une performance fiscale assez satisfaisante, nous devons améliorer certaines choses notamment les faiblesses dans la gestion du système des taxes qui font que certaines personnes ou business – et non des moindres, ne payent pas ce qu’elles auraient dû payer, ce au détriment de l’Etat. Nous devons corriger ces faiblesses afin que toutes les entreprises, sans exception, payent correctement ce qu’elles ont à payer, de façon à ce que personne, notamment les petites entreprises, ne soient pas constamment pressurées. Un autre élément qui nous préoccupe c’est le système de prix de transfert ‘’transfer pricing’’. L’exploitation et l’abus de cette pratique, notamment par certaines grandes compagnies, entrainent d’énormes pertes pour l’Etat. Nous devons améliorer le climat des affaires afin d’inciter toutes les entreprises à garder leur argent - surtout les devises - dans le système bancaire seychellois. Pour ce faire, nous devons songer à une amélioration et une augmentation des services du système bancaire. Il est plus que temps que les banques commerciales s’améliorent ! Les Seychelles en 2015 ne sont pas pareils les Seychelles en 2008 !
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers Frères et Sœurs Seychellois
Malgré tous les défis qu’il nous a fallu affronter, nous ne nous en sommes pas moins bien sortis en 2014. En effet les chiffres révèlent que le taux d’inflation était de 0,5% à la fin décembre, ce qui est un excellent indicateur de stabilité économique. La Seychelles Trading Corporation (STC) a eu à cet égard un rôle à jouer. Elle maintient les prix à travers surtout les 14 produits de première nécessité qu’elle stocke. L’ouverture cette année d’un supermarché sur l’Avenue Bois de Rose et un autre, plus tard, à Grand Anse Mahé, permettra d’offrir une large gamme de produits et de choix à des prix raisonnables et compétitifs aux Seychellois. En plus, elle offrira des opportunités d’affaires au secteur privé.
Dans une économie de marché libre comme celle des Seychelles, le Gouvernement s’astreint à un rôle de régulateur et de facilitateur. Mais quand on crée des cartels pour augmenter artificiellement les prix, nous ne pouvons rester les bras croisés. En tant que Gouvernement responsable nous avons l’obligation d’intervenir afin d’offrir au peuple « un prix équitable». Et cela, nous le faisons par le biais de STC.
STC est en effet un partenaire social important, voire indispensable, qui a eu un impact positif sur notre peuple. Une mission qu’elle est appelée à poursuivre. Elle n’est pas là, ni pour se substituer ni pour jouer le rôle du secteur privé qui reste le moteur de l’économie de notre pays.
Le message que j’aie pour le secteur privé est clair : consultons-nous, discutons et trouvons ensemble les solutions. Nous sommes un Gouvernement réceptif, toujours à l’écoute. Nous pouvons avoir des divergences de points de vue, mais il est toujours possible de trouver ensemble des solutions ou des compromis. Tout est possible si les Seychelles prennent le pas sur tout. Et cela, si nous ne le faisons pas, qui d’autre le fera pour nous ?
Le pouvoir d’achat du Seychellois ne cesse d’augmenter. Pour donner un exemple, les chiffres du Service d’Immigration, indiquent qu’en 2014, plus de 20 000 Seychellois ont voyagé à l’étranger. Plus de 95% de foyers ont accès aux moyens modernes de communication, ce qui fait des Seychelles le premier pays en Afrique, en termes de développement, de pénétration et d’accès aux technologies de l’information et de la communication. D’après l’Autorité des Licences, 20 291 véhicules dont 12 878 véhicules privés, sont aujourd’hui sur les routes.
En 2014, nous avons enregistré une augmentation de 25% des emprunts du secteur privé auprès des banques commerciales. Cela constitue un des principaux facteurs qui ont contribué à une forte augmentation de la consommation, entrainant une augmentation des importations avec comme conséquence une forte pression sur notre balance des paiements qui a été également impactée par une réduction de nos recettes.
A cause de ces pressions et, étant donné que la valeur de la roupie est dépendante de la demande, sa valeur a dû subir un ajustement. En 2014, la roupie a connu, en moyenne, une dépréciation de 70 sous ou, si l’on veut, 5,8% par rapport à 2013, avant qu’elle ne se stabilise à un niveau plus haut. La Banque Centrale a appliqué une politique monétaire très stricte et le Gouvernement a maintenu sa politique fiscale. Cela a permis de stabiliser la valeur de notre monnaie. Il est attendu que la baisse du prix du carburant associée à une meilleure performance économique renforce cette situation. L’ajustement du taux de change épaulé par une politique monétaire stricte a contribué à faire baisser la demande de devises étrangères en début 2015. Cette réduction de la demande aide ainsi la roupie à gagner en valeur, ce qui aura pour conséquence d’infléchir le coût de la vie.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Comme c’est la coutume de mon Gouvernement depuis plusieurs années, en 2014 nous avons continué à renforcer les capacités de nos citoyens. Nous l’avons fait principalement à travers, mais pas uniquement, l’embauche de plusieurs travailleurs et la création de nombreuses opportunités d’entreprendre.
Selon le Ministère de l’Emploi, en 2014, 1878 personnes ont été embauchées. Au cours de la même année, 1 205 personnes étaient sans emploi, tandis que 1910 étaient soutenus par l’Agence de Protection Sociale. On notera que la majorité d’entre eux se trouvaient dans un emploi mais pour diverses raisons liées à leur situation sociale, ils avaient besoin d’un revenu supplémentaire. Permettez-moi ici de me répéter : il y a du travail pour tous les Seychellois et dans tous les domaines. Que les jeunes saisissent les opportunités que la dynamique actuelle du pays offre à tous ! Il faut arrêter de dépendre des autres pour vivre votre rêve ! Et si ce n’est pas vous, qui d’autre ? Il faut que nous soyons proactifs dans nos démarches. On ne doit pas s’attendre à ce que le travail vienne s’offrir à nous. Nous devons faire l’effort de le chercher, de l’accepter ou d’en créer pour nous-mêmes. Pour sa part, mon Gouvernement fera toujours tout ce qui est en son pouvoir pour les venir en aide à travers l’Agence de Protection Sociale. De même, qu’il n’abandonnera jamais nos vieux parents.
En ce qui concerne les opportunités d’entreprendre, les chiffres révèlent que jusqu’en décembre 2014 un total de 241 crédits, soit 233 millions de roupies ont été approuvés dans le cadre du « Plan des Petites et Moyennes Entreprises » ou SME Scheme. Les Seychellois doivent devenir une nation d’entrepreneurs, faire les affaires et créer de la richesse. A cette fin, nous continuerons à promouvoir activement le développement des petites et moyennes entreprises. En rapport avec cela, nous avons déjà fini de construire un Centre de micro entreprises que nous allons inaugurer bientôt. Nous allons construire un second centre à l’Ile du Port. Nous avons également en projet de construire des centres dans les différentes régions de Mahé, Praslin et La Digue. Ainsi nous encouragerons tous les Seychellois à se mettre au travail et se débrouiller. Autrement dit, encourager tout le monde à travailler dur. Nous avons besoin de créer un bon climat pour les affaires dans notre pays, créer plus d’emplois et augmenter la productivité. Travaillons ensemble pour émanciper tout le monde. Beaucoup de gens désignent l’Autorité des Licences, le Service de l’Urbanisme et la Douane comme la source de leur frustration. Il faut que ces services se ressaisissent !
Dans le classement des pays offrant les meilleures facilités de faire les affaires, les Seychelles sont classées 85ème sur 189 pays. Nous pouvons faire mieux, beaucoup mieux que cela. Notre stratégie pour les cinq prochaines années est de s’améliorer et d’améliorer ce rang pour nous classer parmi les 30 meilleurs pays dans ce domaine. Pour cela, nous ciblons les dix objectifs suivants :
- Facilité d’obtention de prêt
- Facilité de raccordement à l’électricité
- Facilité de création d’entreprise
- Application et respect des termes du contrat
- Protection des investisseurs
- Facilité d’enregistrement de la propriété
- Facilité de résolution des cas de faillite
- Facilité d’octroi de permis
- Commerce transfrontalier
- Facilité de paiement des taxes
Il nous faut un changement radical. Ensemble nous pouvons le faire. Et nous le ferons car nous avons la volonté de le faire!
Pour que le Seychellois prenne réellement possession de son économie, il lui faut des incitations fiscales, financières, juridiques, etc. Les petits entrepreneurs ont en effet besoin d’un cadre qui les encourage à investir dans les secteurs productifs. Mon Gouvernement en est bien conscient, c’est du reste pour cette raison que nous sommes en train d’élaborer une Loi sur les incitations en faveur des Petites et Moyennes Entreprises - Small and Medium Enterprises Incentive Act. Notre objectif est de la faire entrer en vigueur cette année pour les permettre de bénéficier soit de certaines concessions ou incitations, soit de lancer leur entreprise ou l’agrandir, sous réserve de répondre à certaines conditions.
La Banque de Développement des Seychelles sera le pilier de cette stratégie d’autonomisation des petites et moyennes entreprises. Nous augmenterons et renforcerons ses ressources en conséquence.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Frères et Sœurs Seychellois
Notre politique d’autonomisation est également mise en application dans le secteur du logement. En 2014, 304 familles seychelloises ont reçu la clé de leur logement. Quatre-vingt deux (82) ont reçu leur parcelle. Et cette année, nous mettrons environ 200 maisons à la disposition des familles. Bien plus, nous allons commencer cette année la construction de 267 appartements dans les différentes régions de Mahé et Praslin. Nous avons également en projet la construction de plusieurs logements à Persévérance. La fin, cette année, de la construction du pont qui relie l’Ile Aurore à Persévérance, permettra de créer beaucoup d’opportunités résidentielles et commerciales sur les deux iles.
C’est ici que nous voyons toute l’importance que revêtent Persévérance et bientôt l’Ile Aurore, dans notre programme de logement. Si nous n’avions pas remblayé – un investissement qu’on nous avait beaucoup reproché à l’époque - où allions-nous mettre toutes ces familles seychelloises aujourd’hui ? Où allions-nous mettre toutes ces entreprises ? Voilà ce qu’on appelle un Gouvernement visionnaire !
Cinquante-deux (52) parcelles sont déjà prêtes à être distribuées à Mahé et Praslin. Une cinquantaine d’autres seront encore prêtes cette année à Mahé, Praslin et La Digue. Les statistiques montrent qu’environ 85% des familles seychelloises sont propriétaires de leur maison. Une véritable performance pour les Seychelles! Aussi devons-nous prendre nos responsabilités et nos obligations au sérieux ! Autrement dit nous devons payer régulièrement nos crédits de manière à permettre aux autres Seychellois de réaliser également leur rêve de posséder leur propre maison. Nous devons épargner pour pouvoir nous offrir plus tard une maison. Nous devons en même temps vivre selon des règles de conduite qui promeuvent le bon voisinage dans une communauté solidaire. Mon Gouvernement continuera à aider chaque famille seychelloise, à travers divers programmes, à devenir propriétaire de sa maison.
Dans ce contexte, 66 familles inscrites sur la liste ont déjà été sélectionnées pour le premier projet Self financing Scheme, sur l’Ile de Persévérance. Ce programme sera appliqué dans les autres projets de logement à travers le pays, ce afin d’accélérer l’accès de tous les inscrits à cette opportunité de logement.
Nous allons continuer à encourager activement le secteur privé à s’unir au gouvernement dans un partenariat afin de construire des logements qui seront vendus à des prix raisonnables. Notre projet d’aménagement de Persévérance prévoit le développement d’un site comme lieu résidentiel et commercial destiné au secteur privé. Le projet prévoit la construction de 240 unités résidentielles et 4800 mètres carrés d’espace commercial. Il sera l’objet d’un appel d’offres dans deux ou trois mois. Partout où il sera possible et là où l’intérêt se manifestera, nous mettrons davantage d’espace à la disposition des entrepreneurs seychellois afin d’encourager ce partenariat entre les secteurs public et privé. En ligne avec cela, le Gouvernement envisage de mettre à disposition un domaine foncier à Anse Royale pour la construction de facilités résidentielles pour les étudiants seychellois et étrangers de l’Université des Seychelles. Ce sera une autre opportunité de business.
Une autre expression concrète de notre politique d’autonomisation est perceptible dans le domaine de l’éducation. Au cours de ses sessions de l’année dernière, le Forum Consultatif National s’est beaucoup penché sur l’éducation, notamment la Stratégie de Moyen Terme du Ministère de l’Education. Cette stratégie a été élaborée en collaboration avec l’Union Européenne et l’UNESCO. Son but est de transformer davantage notre système éducatif et de formation pour les cinq prochaines années et plus. La restructuration du Ministère de l’Education balisera la voie au leadership et l’orientation nécessaires à l’application de cette importante Stratégie à Moyen Terme.
En attendant nous avons réalisé l’éducation primaire universelle qui constitue l’un des objectifs du Millénaire du Développement. Nous sommes même allés au-delà. Nos enfants reçoivent en effet une éducation gratuite et obligatoire jusqu’en quatrième année du Secondaire. Maintenant nous devons nous concentrer sur l’amélioration de la qualité de l’éducation, notamment l’éducation secondaire et post secondaire. Au cours de ces dix dernières années, près de 1 250 Seychellois ont décroché leur diplôme dans les diverses universités, dont une cinquantaine à l’Université des Seychelles. L’Université des Seychelles est en train de jouer un rôle de plus en plus important dans la création de la société de la connaissance et du savoir que nous ambitionnons. Elle a commencé, il y a 5 ans, avec un effectif de 53 étudiants. Aujourd’hui elle a des relations de coopération avec plusieurs universités et institutions étrangères. Et elle compte près de 1000 étudiants. Cette année, une centaine d’entre eux sont censés recevoir leur Licence, et beaucoup d’autres leur diplôme ou certificat. L’Université des Seychelles que certains ont voulu ridiculiser à sa création, s’apprête aussi à accueillir ses premiers étudiants étrangers. Sa devise - L’avenir est dans ta main - résume parfaitement sa mission. Elle nous conduit progressivement vers la transformation de notre vision en réalité, c’est-à-dire, un universitaire dans chaque famille. C’est dire qu’une de mes promesses au peuple seychellois est en train de se réaliser.
Le développement d’un peuple dans ses multiples aspects, de même que son épanouissement, son bien-être et son bonheur dépendent largement de sa santé. Evidemment notre système de santé n’est pas parfait. Il comporte encore des insuffisances qu’il nous faut éliminer. Un des grands défis que nous devions surmonter c’était la réduction du taux de mortalité infantile. Il avait atteint 18,52 pour 1000 en 2013. En 2014, nous l’avons réduit à 10,92 pour 1000. Nous allons continuer à nous dépenser fortement dans l’amélioration des soins périnataux et mettre l’accent sur la prévention et l’amélioration de la détection. Nous allons aussi poursuivre la modernisation de notre système de santé et introduire davantage de soins spécialisés.
Le Laboratoire a été audité par un groupe international. Il sera donc modernisé et nous envisageons même son accréditation internationale et la sous-traitance de son service. Le Bloc Opératoire de l’Hôpital des Seychelles également a été modernisé et rééquipé. Ce qui lui permet de faire aujourd’hui certaines interventions complexes pour lesquelles les patients devaient auparavant se rendre à l’étranger. Nous avons aussi aménagé une chambre de décompression qui fait aujourd’hui le bonheur des plongeurs et des autres personnes qui ont besoin de soins de décompression.
Nous allons recruter plus de spécialistes. Dans ce contexte le Gouvernement d’Abu Dhabi s’apprête à nous apporter son appui pendant quatre ans pour les recruter afin d’améliorer la qualité des services. Nous sommes en négociation avec une compagnie internationale pour la gestion de notre Centre de dialyse. Notre vision par rapport à notre système de santé est que dans les 10 prochaines années, il soit opéré et géré par les Seychellois eux-mêmes. C’est pour cette raison que nous mettons l’accent sur la formation de nos jeunes cadres dans les divers domaines médicaux. Dans cette perspective, le Ministère de la Santé est en train de faire les démarches nécessaires pour envoyer une vingtaine de jeunes médecins se spécialiser à l’étranger.
Notre système de santé appartient à nous tous. Ce faisant ne nous limitons pas seulement à le critiquer et parfois à en abuser ! Aidons plutôt à l’améliorer ! Et que chacun de nous change de style de vie et en prenne soin. Nous pourrons devenir ainsi une des nations les plus en bonne santé qui soient.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers Compatriotes
Les prévisions sur l’économie mondiale en 2015 suggèrent une croissance faible. Cela annonce un environnement extérieur peu favorable et plein de défis pour notre pays. Dans ces circonstances nous devons rester vigilants et maintenir notre discipline fiscale et budgétaire. Et par la même occasion augmenter la production et la productivité économiques. Nous ne pouvons pas dépenser plus que nous gagnons. Et nous ne pouvons pas augmenter tous les salaires de tous les secteurs en même temps sans en mesurer les conséquences financières. Est-ce que notre économie peut faire face à une nouvelle charge salariale?
C’est l’occasion pour nous de jeter un coup d’œil rétrospectif sur l’augmentation des salaires depuis le lancement des reformes économiques en 2008. Nous avons graduellement augmenté les salaires. Ce qui est une approche responsable et soutenable. Le salaire minimum a augmenté jusqu’en 2014 et dans le même temps nous avons mis en application une soixantaine de plans de carrière (scheme of service) intéressant les cadres et les différentes catégories de travailleurs de la Fonction Publique. Depuis 2014, tous les salaires de base ont été ajustés en accord avec la nouvelle Loi relative aux salaires dans la Fonction Publique. La politique de mon Gouvernement veut que les salaires augmentent graduellement au fur et à mesure que la performance économique du pays le permet.
Le même principe vaut pour la Sécurité Sociale. Car nous devons être réalistes et responsables. Il faut éviter de faire du populisme, la politique bon marché avec la pension qui est en fait la sécurité sociale, en suggérant de l’élever à la hauteur du salaire minimum national. De telles déclarations me paraissent irresponsables, voire dangereuses. Examinons la situation telle qu’elle est. L’enveloppe de la Sécurité sociale approuvée par l’Assemblée nationale en 2015 se chiffre à 356 854 000 roupies. Si l’on augmente donc le montant qui s’élève actuellement à 3100 roupies par mois pour le mettre au même niveau que le salaire minimum national, il faudra alors trouver une somme additionnelle de 101 millions de roupies. Et cela concerne seulement ceux qui touchent actuellement la pension de retraite. Si nous ajoutons donc les autres catégories, par exemple la pension d’invalidité et ceux qui ont pris leur retraite anticipée à l’âge de 55 ans, il faudra trouver en plus des 101 millions de roupies, une somme additionnelle d’environ 100 millions de roupies.
Notre budget, dans la situation actuelle ne peut pas faire face à une telle charge. Et aucun gouvernement responsable ne s’aventurerait à prendre une telle décision. Toutefois, nous avons en projet d’augmenter progressivement, en fonction de la croissance économique, les pensions de retraite dans les 5 prochaines années, à raison d’un minimum de 10% par an. Ensuite l’augmentation de la pension de retraite se fera sur la base de l’indexation, comme c’est l’usage actuellement au Fonds de retraite.
Arrêtons-nous un instant pour étudier la vraie situation de nos citoyens qui reçoivent la pension. Ils reçoivent chacun 3 100 roupies par mois. Ils bénéficient du transport gratuit. Beaucoup reçoivent aussi une aide à domicile ou un ‘carer’ payée par l’Etat. Il y a actuellement 2 608 ‘carer’ dans le pays. Et un ‘carer’ touche le salaire minimum. Le budget total voté cette année pour les ‘carers’ s’élève à 109 millions de roupies. Si nous prenons tous ces éléments en considération, le coût réel d’un pensionnaire qui reçoit une aide à domicile ou un ‘carer’ revient mensuellement à 8000 roupies pour l’Etat. Il est donc temps que l’on arrête de faire de la politique bon marché avec un sujet aussi important qui touche la vie de nos seniors. Et il est plus que temps que nous prenions nos responsabilités à leur égard et prenions soin d’eux. C’est notre devoir de progéniture.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Le tourisme occupe une place de choix dans notre stratégie de développement socio-économique. On s’attend à ce qu’il fasse mieux cette année par rapport à l’année dernière. L’ouverture de nouvelles routes aériennes et la diversification de nos marchés fournisseurs nous autorisent à le penser. Le nombre de visiteurs accuse déjà une augmentation de 3% comparé à la même période en 2014. Le tourisme est une industrie qui concerne tous les Seychellois. Nous devons donc arrêter de privilégier l’intérêt personnel et de s’entredéchirer. En revanche, nous devons harmoniser nos positions dans l’intérêt du pays, travailler ensemble dans la cohésion. Bref, nous devons tous redoubler d’effort afin d’inciter plus de visiteurs à venir. Si nous ne le faisons pas qui d’autre le fera pour nous ?
Les Seychelles sont un pays à vocation touristique. Il est donc normal que le Seychellois en prenne possession. Les grands hôtels étrangers ont beaucoup investi dans le pays. Ils ont énormément contribué – et ils continuent à le faire - pour faire les Seychelles rayonner dans le monde comme une destination exclusive. Nous avons donc besoin d’eux et nous aurons toujours besoin d’eux. Mais il nous faut aussi des établissements hôteliers seychellois pour apporter la touche originale et authentiquement créole recherchée par beaucoup de touristes. Il nous faut encourager le développement de ces établissements afin qu’ils viennent en complément des grands hôtels internationaux. Le Gouvernement fera, pour sa part, tout ce qui est possible et nécessaire pour améliorer l’environnement du développement de cette industrie au profit des Seychellois. Je souhaiterais en effet voir plus de Seychellois – et beaucoup de Seychellois – prendre possession de cette industrie. Je suis convaincu que ce nouveau projet sur lequel nous sommes en train de travailler, à savoir la Loi sur l’incitation en faveur des Petites et Moyennes Entreprises, incitera beaucoup de nos compatriotes à prendre possession de cette industrie.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers Frères et Sœurs Seychellois
Parlons un peu maintenant du Projet Cap Ternay. Il est malheureux que certains aient décidé d’user du développement de cet hôtel à des fins politiques. J’ai même été accusé de nuire à l’environnement et à la réputation des Seychelles, malgré que tout le monde sait, surtout ceux qui m’accusent, que s’il y a quelqu’un qui a autant protégé notre patrimoine naturel ou notre environnement – ce que je continue à faire sans relâche, c’est bien moi. Sur la scène internationale, c’est également avec la même conviction, la vigueur et la passion que je défends la cause de l’environnement et des petits Etats insulaires.
N’oublions pas que tout grand projet, inclus les projets d’hôtels, sont préalablement soumis à une étude d’impact environnemental avant toute autre formalité complémentaire. Le Projet Cap Ternay ne fait pas exception. Parce que nous ne transigeons pas avec ce principe. J’ai écouté, consulté et étudié tous les rapports, les rapports scientifiques. Tous les arguments scientifiques s’accordent sur l’impact négatif de ce projet sur le site. Naturellement, en tant que Président de ce pays, il me revient de prendre la meilleure décision possible dans l’intérêt du peuple et de son patrimoine. Aussi ai-je décidé de rejeter le Projet Cap Ternay. Ses promoteurs m’ont compris. Ils ont accepté et respectent ma décision, sans aucune réserve. Ils m’ont assuré qu’ils ne le feront pas, et qu’il n’a jamais été dans leur intention de faire quoi que ce soit pour nuire à la réputation de leader de la protection et la gestion de l’environnement des Seychelles.
C’est ça un Gouvernement responsable en action ! Un Gouvernement toujours à l’écoute ! Un Gouvernement qui prend toujours ses responsabilités au sérieux !
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers Compatriotes
Deux autres secteurs qui revêtent pour nous un grand intérêt, ce sont la pêche et l’agriculture. Les investissements que nous y avons faits sont en train de stimuler de nombreuses activités. Et nous commençons à voir les résultats. A titre d’exemple, les statistiques de 2014, révèlent une augmentation de la production dans la pêche et l’agriculture. 2014, c’est aussi l’année où l’on a vu le démarrage d’une politique d’assurances couvrant les pêcheurs et les fermiers ainsi que des mesures de renforcement des capacités et de formation. Nous avons aussi établi des liens de collaboration avec plusieurs institutions internationales telle que la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation) l’IFAD (le Fonds International de Développement de l’Agriculture) et la BAD (la Banque Africaine de Développement). Grace à l’intensification de ces relations de coopération multilatérale, les fermiers bénéficieront non seulement de formations et d’un renforcement des capacités mais aussi de certains appuis financiers et des infrastructures. En plus, la Loi sur les incitations en faveur des Petites et Moyennes Entreprises va contribuer à la réalisation de leurs ambitions.
Le Seychellois a toujours accordé beaucoup d’importance à l’océan. Nous le considérons même comme un élément essentiel de l’identité de notre peuple. Notre hymne national nous rappelle que nous devons respecter la richesse de notre océan, un héritage bien précieux pour la survie et le bonheur des futures générations. Cet héritage représente aussi une grande opportunité. Les recherches et les nouvelles technologies peuvent en effet aider à créer un nouveau secteur plein de promesses pour notre peuple tout en consolidant nos acquis. Plusieurs entrepreneurs seychellois sont en train de saisir cette chance.
Le nouveau ‘’Département de l’Economie Bleue’ que nous venons de créer répond à cette nécessité d’assurer une bonne coordination de nos efforts et d’assurer la création des cadres nécessaires facilitant l’innovation et la création des richesses, tout en renforçant les efforts de protection de nos ressources. Tout cela va permettre aux Seychellois de prendre possession de leur Economie Bleue.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Notre appel à la promotion de l’Economie Bleue a déjà commencé à imprimer sa marque en stimulant l’innovation et les actions concrètes vers la réduction de notre vulnérabilité.
En effet hier soir, les Seychelles viennent de marquer encore l’histoire. Le Club de Paris a accédé à notre requête d’échange de dette au profit du financement des actions pour lutter contre le changement climatique. Concrètement, ce sont près de 30 millions de dollars de notre dette qui seront transférés à terme dans un fonds de protection et de développement de notre espace marin, pour ne pas dire notre Economie Bleue. Nos partenaires ont en plus agréé une réduction de 5% de notre dette.
Grace à cet échange de dette, nous allons encore mieux protéger notre océan, créer plus d’opportunités pour nos pêcheurs artisanaux, réduire le montant de nos paiements en devise et épargner plus d’argent dans l’économie nationale.
C’est le lieu pour moi d’adresser mes remercîments à tous les partenaires et créanciers qui ont rendu cet accord possible et dont le geste témoigne de la confiance qu’ils nous accordent. Je remercie surtout la France et son Président Monsieur Francois Hollande, qui a exprimé son soutien d'aider les Seychelles dans la promotion de l'Economie bleue lors de notre rencontre à Paris en décembre dernier.
Encore une fois, les Seychelles ont fait l’histoire. Les Seychelles ont ouvert la porte pour les autre petits état insulaire, de leur suivre.
C’est aussi l’occasion pour moi de renouveler aujourd’hui mon engagement à saisir chaque occasion pour rendre les Seychelles encore visibles et surtout écoutées. Bien que nous soyons petits, nous pouvons laisser notre marque et imprimer notre différence. Une différence qui engendre de nombreux bénéfices pour notre pays. Une différence qui sert aussi d’exemple ou de modèle à tous les petits Etats insulaires, en matière de développement durable et d’innovation.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Un facteur très positif pour le développement des Seychelles, c’est la réduction du prix de certaines commodités essentielles sur le marché international, notamment la baisse du prix du carburant. La chute du prix du carburant entraine une réduction des frais de transport et d’assurances ainsi que la réduction des prix de plusieurs marchandises sur le marché international. C’est une très bonne chose pour les Seychelles parce que sur le plan national, elle a non seulement un impact sur les prix des marchandises et des services, mais elle améliore également notre balance des paiements. Ce qui nous permet de couvrir plus facilement nos importations et d’augmenter nos réserves en devises étrangères. Sans compter qu’elle contribue à réduire le coût de la vie.
Dans ce contexte, nous avons déjà pris les mesures nécessaires pour assurer un approvisionnement en carburant à un prix favorable et garanti. L’effet immédiat de cela c’est la réduction du prix de l’électricité. Il en est de même du prix du gaz. PUC et SEYPEC annonceront les détails dans les prochains jours.
Cependant, il est bien que nous mettions à profit une situation internationale favorable. Mais nous ne pouvons nous fier toujours aux conditions extérieures favorables pour nous réaliser. Nous devons compter sur nous-mêmes, sur notre savoir-faire, notre productivité et notre travail dur, pour aller de l’avant. Si ce n’est pas nous qui le faisons, qui d’autre le fera?
Se fondant sur ces nouvelles perspectives positives, l’agence de notation financière ‘’Fitch Ratings’’ a maintenu la position B+ des Seychelles, avec un environnement économique favorable. Ce résultat montre qu’en dépit des défis que nous avons rencontrés en 2014, notre politique fiscale et monétaire a contribué à asseoir la stabilité et la résilience, et balisé la voie à une économie plus forte.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Peuple Seychellois
Tout pays, inclus les pays développés, traverse de temps en temps des difficultés. Notre pays en a connues. Mais grâce à notre résilience, notre réalisme et sens de responsabilité, nous avons réussi à les surmonter. Les défis, il y en aura toujours. Mais l’expérience de 2008 nous a aguerris. Elle a renforcé nos capacités et notre espoir en l’avenir.
C’est pourquoi nous devons nous inscrire dans la même direction positive en revisitant notre système en général afin de renforcer davantage les capacités de notre peuple. Il y a moult choses que nous sommes à même de faire et que nous devons faire. J’en citerai certaines :
- Encourager et développer l’esprit d’entreprise
- Parfaire le climat des affaires
- Faciliter l’accès au crédit abordable
- Investir les sommes dormant dans les banques dans la production
- Faire sûr que ceux qui se lancent pour la première fois dans les affaires soient au fait de ce qui est disponible. Le Bureau des Investissements des Seychelles a, à cet égard, un rôle important à jouer, à travers notamment les études de marché, les orientations, l’appui aux innovateurs et l’aide aux gens pour saisir toutes les opportunités possibles.
- Développer une main d’œuvre qualifiée
- Eliminer la bureaucratie
- Créer plus de partenariat entre le Secteur public et le Secteur privé (par exemple dans le domaine de la construction de logement)
- Augmenter l’accès aux garderies d’enfants
- Renforcer la discipline et notre sens de responsabilité
- Maintenir et renforcer l’ordre, la paix et la sécurité
- Motiver les jeunes à prendre plus d’initiatives
- Améliorer les prestations de service.
Les points que je viens de mentionner sont mis en avant lors de mes rencontres avec les membres du public. Ce sont des choses que nous devons résoudre rapidement. Et chacun, à l’instar du Gouvernement, y a un rôle à jouer.
Dans ce contexte, mon Gouvernement restera toujours attaché à son rôle de création de nouvelles opportunités pour le peuple. Il revient au peuple de s’en saisir.
Nous avons espoir que cette année et les années à venir ouvriront de meilleures perspectives qui nous aideront à marquer plus de succès dans notre marche vers le progrès, le bien-être et la prospérité.
Mais dans notre quête de développement et de prospérité, nous ne devons en aucun cas tourner le dos à nos valeurs. Car ce sont nos valeurs morales, spirituelles et culturelles qui nous distinguent en tant que peuple. Ne nous défaisons donc pas de nos rêves.
Nos rêves pour la famille ! Nos rêves pour les Seychelles.
En effet, nous ne devons pas oublier que le progrès d’une nation ne se mesure pas seulement à l’aune des indicateurs économiques. La richesse d’un peuple n’est pas seulement matérielle. Les richesses matérielles ne font pas la qualité de la vie encore moins le bonheur. Certes, elles sont importantes, mais il y en a beaucoup d’autres encore qui rentrent en ligne de compte, à l’exemple de notre état d’esprit, nos enfants, nos parents, la famille.
La famille est le noyau de la société. Aussi devons-nous promouvoir ensemble les valeurs de la famille, tels que le respect, l’amour, la compassion, la cohésion, l’unité, l’harmonie. Nous devons à cet égard promouvoir une jeunesse réaliste, responsable et résiliente. Une jeunesse qui tient à cœur nos valeurs. C’est cela qui amènera notre pays de l’avant.
C’est le lieu pour moi d’assurer la jeunesse seychelloise de mon soutien total et mon appui à son programme « Valer pour mwan, valer pour nou tou!». Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à concrétiser vos rêves et vos ambitions.
Notre campagne pour la Renaissance Sociale a enregistré, depuis son lancement, beaucoup de progrès. Elle a aidé, par exemple, à conscientiser davantage la société sur la responsabilité parentale, bien qu’il existe encore malheureusement des enfants qui sont négligés. Certains d’entre eux sont même abusés. Il y a des parents qui ne prennent pas encore leurs responsabilités au sérieux. On demande au Gouvernement de prendre des mesures très sévères à l’encontre de ceux-là qui abusent de l’innocence de nos enfants. De même qu’on demande à La Police, au Service Social et à la Justice de faire preuve, en la matière, de plus d’efficacité. Après avoir écouté ces doléances, j’ai décidé de mettre en place une unité de police que l’on appellera « Police de Protection des Enfants » qui se penchera, en collaboration étroite avec le Service Social, sur tous les cas d’abus de nos enfants et de négligence. Elle mènera des enquêtes afin de traduire en justice tous les parents qui persistent à négliger leurs enfants les exposant ainsi au risque d’être abusés. C’est une méthode de travail que beaucoup de pays ont mise en place qui, même si elle n’amène pas aussi vite des résultats, présente l’avantage de réunir tous les services sous un seul toit, pour agir en bonne intelligence. Nous devons cela au moins à nos enfants.
Elever un enfant est une tâche, une responsabilité, partagée. La naissance d’un bébé est un événement exceptionnel. Un événement qui amène la joie et aussi la responsabilité. Pour permettre au papa de participer et d’être pleinement disponible les premiers jours de la naissance, avec toutes les responsabilités que cela implique, le Gouvernement a décidé d’accorder 5 jours de congé de paternité, sous réserve que le papa ait reconnu l’enfant. C’est une mesure qui prendra effet bientôt.
Une société en bonne santé est une société qui est en paix avec elle-même. C’est une société qui respecte l’ordre, la paix et la sécurité Une société qui a de la compassion et est solidaire. C’est de cette société dont nous avons besoin pour réaliser de nouveaux rêves pour les Seychelles. Mais en dépit de notre vigilance et de l’action des services chargés de l’ordre publique, notre société continue d’être rongée par une série de crimes, l’usage et le trafic de drogues, la violence, la délinquance sociale…. Certains de nos citoyens n’ont aucun égard pour la loi. Je voudrais cependant qu’ils comprennent que la loi c’est la loi et personne, je répète, personne dans ce pays, n’échappe à la loi. La loi sera exercée de façon stricte contre tous les criminels et les délinquants. Et ils subiront la sanction qu’ils méritent.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers Frères et Sœurs Seychellois,
Un aspect fondamental de l’exercice de ma fonction de Président de la République, c’est le dialogue et la consultation. J’ai toujours cru en ces principes. Et c’est une des raisons qui m’a poussé à instituer l’année dernière un Comité Consultatif National. Nous nous sommes réunis plusieurs fois et nous continuons à le faire. Le dialogue y est franc, honnête et ouvert et il n’y a aucun sujet tabou. Parce que ce qui prime pour nous, c’est l’intérêt du pays.
L’intérêt du pays est également promu et défendu par notre diplomatie proactive. Notre position ferme et notre plaidoirie en faveur de la cause des Petits Etats Insulaires, l’Economie Bleue, le changement climatique et l’environnement en général, ont mis en relief le rôle de leader que nous jouons. Nous sommes un pays qui est aujourd’hui respecté par la communauté internationale.
L’intérêt de notre pays est aussi défendu et promu avec vigueur par notre Force de Défense. Une Force de Défense professionnelle, bien formée et patriotique qui fait la fierté de notre peuple. Une Force prête à tout instant à défendre notre souveraineté nationale. Elle a fait sa preuve, avec bravoure, dans la lutte contre la piraterie. C’est une Force qui est invitée à participer aux manœuvres militaires de la région parce qu’elle est l’une des meilleures de la Zone. Nous la remercions pour l’excellent travail qu’elle est en train de faire.
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers Frères et Sœurs Seychellois
L’unité nationale, la stabilité, l’harmonie sociale, la solidarité, la continuité sont les piliers de notre avenir. Aujourd’hui, c’est une autre occasion pour moi de renouveler mon engagement à continuer de diriger ce peuple fier vers un meilleur avenir, tout en lui restant connecté. Je réaffirme mon engagement à poursuivre avec vous la réalisation de notre nouveau rêve pour les Seychelles. Nous avons fait beaucoup de succès. Il y a des défis certes, mais notre confiance en l’avenir n’a jamais été aussi forte. Notre vision n’a jamais été aussi claire et bien définie. La confiance que vous continuez à me prêter demeure une source d’inspiration pour moi. Je m’en inspire chaque fois que je me trouve dressé devant une difficulté dans l’exercice de mes fonctions. Le parcours que nous avons commencé ensemble nous a porté loin. Et il continue à créer de nouvelles opportunités pour le pays. Ensemble nous sommes en train de bâtir, dans ce petit coin de la terre, une petite nation moderne, dynamique et prévoyante. C’est un modèle d’harmonie, de paix, d’unité et de tolérance pour le reste du monde. Comment pouvons-nous ne pas être fiers de nos réalisons ! Comment pouvons-nous ne pas être fiers de notre pays ! Comment pouvons-nous ne pas être fiers de notre nouveau rêve ! Ensemble, et partout où nous sommes, redédions toutes nos actions au progrès de notre pays et au bien-être de notre peuple. Notre nouveau rêve commence avec ça. Il est basé sur notre unité nationale, sur notre harmonie comme un peuple. Un peuple solidaire. Un peuple patriotique ! Un nouveau rêve nourri par l’amour de la patrie. Ensemble proclamons fièrement : J’AIME LES SEYCHELLES !
Que Dieu continue à bénir notre peuple et notre patrie !