Discours sur l’Etat de la Nation 2013 - Français
Tue, 19 February 2013 | State House
Discours sur l’Etat de la Nation
par le President James Alix Michel
Monsieur le président de l’Assemblée
Monsieur le Vice-président
Monsieur le Chef Juge
Monsieur le président de la Cour d’Appel
Monsieur le Ministre Désigné
Mesdames et Messieurs les Ministres
Honorable Leader des Affaires du Gouvernement
Honorable Leader de l’Opposition
Honorables Membres de l’Assemblée Nationale,
Excellences,
Distingués Invités
Chers Frères et Sœurs seychellois,
La construction de l’avenir de notre nation nécessite le concours d’une multitude de mains. Cette construction exige beaucoup de nous. Chacun d’entre nous y a apporté, dans la façon qui lui est propre, sa contribution. Nous l’avons fait pour notre famille, pour notre communauté et pour notre patrie. Nous l’avons fait avec détermination, dans un esprit d’unité et de solidarité. Parce que notre avenir est tributaire de notre action individuelle et collective. Il dépend de notre dur travail. Comme les Nouvelles Seychelles dépendent de nous tous.
Notre bilan en 2012 montre, en dépit de certaines contraintes et difficultés, que nous avons fait des progrès. Nous avons vu que notre travail dur est payant. Cet acquis est à notre honneur et nous rend fiers. Ceci me rend encore plus confiant quant à l’année qui vient de commencer. Et renforce mon optimisme par rapport au recensement de 2010. Les statistiques sont à cet égard éloquentes. Elles montrent, par exemple, que le taux d’alphabétisation est de 92,7% ; 97% des familles ont accès à l’électricité et 93% ont accès à l’eau potable ; 70% de la population sont propriétaires de leur maison ; 90% possèdent un téléphone portable ; 94,6% des foyers ont un téléviseur.
Il y a une masse d’informations de ce genre dans ce rapport sur laquelle j’aurais souhaité que les medias attirent l’attention du plus grand nombre.
Mon optimisme quant à l’avenir des Seychelles repose sur nos valeurs fondamentales. Nous sommes en effet un peuple qui a de la compassion. C’est cette compassion qui fait notre force. Notre sens de générosité, de compassion et de solidarité s’est récemment exprimé dans toute son ampleur et dans toute sa dimension lors de la tempête tropicale qui a frappé notre pays. Nous avons vu des voisins s’entraider, des gens venir spontanément offrir leur aide, des gens partager leurs biens avec les victimes du désastre, sans compter le dévouement et le professionnalisme des Services essentiels. Des gens sont venus des districts éloignés pour apporter leur aide : « Aujourd’hui, c’est le district de Pointe Larue qui est frappé par le malheur. Demain ça pourrait être le mien » a déclaré l’un de ces Volontaires. Et un autre a ajouté : « Je l’ai fait pour les Seychelles.» Tout ceci est manifestement touchant et émouvant.
Aussi, je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude à tous ceux qui, par leur aide, leurs efforts, leur compassion et leur solidarité, sont intervenus pendant ces moments de détresse. Ce sont les qualités humaines de ce genre que nous devons continuer à cultiver et raffermir. Notre avenir en dépend. L’avenir des Nouvelles Seychelles dépend de tout ce qu’il y a de meilleur dans le cœur et l’esprit de ses enfants.
Parallèlement, nous devons définir et respecter nos priorités. Parce que nous ne pouvons avoir tout à la fois. Nous devons travailler pour réunir ce qui est essentiel dans notre vie quotidienne. Le reste viendra après.
Nous devons travailler dur parce que le travail dur paie.
C’est la même chose pour le Gouvernement. Le Gouvernement doit travailler dur. Il doit rester connecté au peuple. Il doit aussi établir ses priorités. Et nous l’avons fait. C’est (1) une économie solide; (2) un emploi pour tous; (3) un logement confortable pour tous; (4) l’éducation; (5) la santé; (6) l’épanouissement de la jeunesse; (7) le développement durable; (8) l’ordre, la paix et la sécurité ; (9) l’Etat de droit; (10) le rayonnement des Seychelles sur la scène internationale.
BILAN ET PERSPECTIVES
Une économie solide
Monsieur le Président de l’Assemblée
Chers Frères et Sœurs seychellois,
Toute chose, tout projet de développement, commence par une économie solide.
En 2012, face à la récession économique mondiale, les Seychelles ont continué à faire preuve de résilience.
Malgré la profonde récession en Europe, notre marché principal d’exportation et de touristes, nous avons enregistré un record dans le nombre de touristes que nous avons reçus, ce grâce à notre stratégie proactive, notre politique de diversification des marchés émetteurs et les nouveaux partenariats établis. Pour la première fois, nous avons enregistré plus de 200 000 touristes en 2012. L’industrie du tourisme emploie aujourd’hui 25% de la main d’œuvre du pays et apporte environ 26% du Produit National Brut. Au fur et à mesure que nous continuerons à attirer un grand nombre de touristes, il importe que tous les acteurs de cette industrie redoublent d’efforts afin d’améliorer la qualité des services, créer de nouveaux services qui répondent aux attentes des nouveaux marchés, créer plus d’emplois, ce pour augmenter la prospérité de notre pays. C’est seulement à travers le travail dur que nous réussirons à le faire. Cette industrie doit continuer à devenir encore plus proactive, arrêter de vivre dans le passé et la nostalgie et affronter l’avenir avec réalisme et optimisme.
Dans le domaine de l’économie, les secteurs de l’industrie et de la pêche ont continué à s’élargir.
L’expérience de la récente catastrophe naturelle nous a révélé de façon éloquente l’urgence et l’importance pour les fermiers et les pêcheurs artisanaux de souscrire à une politique d’assurances. Dans ce contexte, nous nous préparons à lancer durant le second semestre de cette année, notre politique d’assurances intéressant les secteurs de l’agriculture et de la pèche artisanale.
Le secteur de l’agriculture demeure important. Il rencontre en ce moment certaines difficultés et nous sommes en train de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour relancer le secteur. Nous travaillons actuellement avec le Fonds International pour le développement de l’agriculture (IFAD) qui nous viendra en appui pour la mise en œuvre de notre programme d’investissement national dans le secteur.
Notre ”Or bleu’’ sera l’objet d’une attention particulière cette année. Nous renégocierons notre accord de pêche avec l’Union Européenne. Notre position à cet égard est claire et nous allons la défendre énergiquement. Parce que nous voulons un accord favorable pour les Seychelles.
La relance de l’intérêt des investisseurs locaux pour la pêche industrielle et semi-industrielle est très encourageante et nous lui apporteront tout notre appui.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Les perspectives macro-économiques sont plus qu’encourageantes. En 2012, nous avons dépassé les objectifs que nous nous étions fixés, que ce soit sur le plan fiscal avec un surplus estimé à 6,4%, que sur les plans du Produit Intérieur Brut (PIB), monétaire, les réserves en devises étrangères ou des reformes structurelles. L’inflation reste tout de même notre défi principal. Je suis néanmoins heureux de constater qu’en août dernier, grâce à l’intervention de la Banque Centrale, nous avons réussi à réduire le taux d’inflation de 8, 9% en juin 2012, à 5,8% vers la fin décembre. Et notre réserve en devises étrangères se chiffre à 308 millions de dollars américains, ce qui représente à peu près 2, 8 mois d’importations.
Je suis heureux de constater que récemment l’agence de notation Fitch a valorisé notre position qui est passée de ‘’stable’’ à ‘’positive’’. Ca c’est le résultat, comme l’agence l’a du reste affirmé, d’un environnement de gouvernance et d’investissement favorable, d’une bonne gestion de la dette publique et extérieure, d’une discipline fiscale et une situation financière plus viables de nos entreprises publiques.
Un de nos défis, c’est le taux de change. A cet égard, je suis content de constater que notre roupie s’apprécie par rapport aux devises étrangères. Grace à tous ces développements positifs que nous commençons à voir dans notre économie, y compris la réduction des taux d’intérêt appliqués par les banques, toutes les conditions sont réunies pour autoriser une appréciation graduelle de la roupie qui pourrait passer à 12 roupies pour un dollar américain. Je pense que c’est une parité qui devrait, d’une part, nous permettre de contrôler l’inflation, et d’autre part, d’assurer notre compétitivité à l’extérieur. Nous pouvons le faire, mais pour cela nous avons besoin de la collaboration active des banques commerciales. C’est dommage qu’elles n’en fassent suffisamment dans ce domaine.
Notre plan de reforme structurelle continue à porter des fruits. Nous avons enregistré beaucoup de succès en restructurant Air Seychelles. Grace à notre décision de rentrer en partenariat avec Etihad, nous avons réussi à transformer Air Seychelles. Aujourd’hui, la compagnie emploie 590 travailleurs dont 98% sont des Seychellois. En 2012, Air Seychelles a réalisé un profit avant taxe d’un million de dollars américains.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Chers Frères et Sœurs seychellois,
Bien que nous ayons réussi à réduire le taux d’inflation au cours de ces derniers mois, la réduction du coût de la vie demeure une de nos préoccupations majeures. Nous devons, sous ce rapport , prendre en compte que notre économie est une économie ouverte. Elle apporte plus de dynamisme, de confiance et de croissance. Mais elle entraine aussi certains défis. Le Gouvernement continuera à prendre partout où cela s’avèrera nécessaire, les mesures adéquates pour protéger les plus vulnérables contre l’augmentation du coût de la vie. Comme mesure immédiate, j’ai demandé à la Seychelles Trading Company de revoir l’ensemble de ses pratiques et méthodologies d’approvisionnement afin de réviser à la baisse le prix des produits de consommation.
Nous sommes en train d’envisager également d’autres mesures, telle que l’exemption de TVA sur certains produits qui ne figurent pas sur la liste actuelle. Dans le cadre de la reforme fiscale, nous allons aussi revoir notre taxe sur le revenu de manière à établir un système plus équitable. Actuellement, nous avons un système selon lequel tout le monde paie un taux fixe de 15%. Mais dans le monde, beaucoup de pays ont adopté un système graduel en vertu duquel ceux qui gagnent un salaire bas paient moins et ceux qui gagnent plus, paient naturellement un pourcentage plus élevé. J’ai donc instruit le Ministère des Finances de prendre attache avec nos partenaires qui travaillent avec nous sur la reforme économique afin d’introduire dans les meilleurs délais ce nouveau système, de préférence en Janvier 2014.
L’introduction de la TVA en janvier dernier fait partie de notre plan d’établir un système fiscal plus moderne, plus efficace et inclusif. Je reconnais que la Commission des Revenus des Seychelles devrait fournir plus d’efforts afin de bien préparer les consommateurs à accueillir le nouveau système. Il est malheureux et regrettable de constater que certains marchands et compagnies en ont profité pour gonfler les prix. Ils l’ont fait malgré que le Gouvernement leur avait déjà offert un ‘’crédit d’impôt’’ sur leurs stock de fin d’année et allongé la liste des produits exemptés de TVA, tout ceci pour minimiser la hausse des prix.
Notre engagement en faveur de la stabilité macro-économique doit rester au centre de notre stratégie de développement. Nous devons continuer à redoubler d’efforts afin de réduire le volume de notre dette. Dans ce contexte, j’ai demandé au Ministère des Finances de continuer à viser un surplus fiscal de pas moins de 5% de notre Produit Intérieur Brut jusqu’à ce que notre dette atteigne environ 50% par rapport à notre PIB, en 2018. Quand nous aurons accompli cela, cela libérera plus d’espace fiscal dans le budget national que le Gouvernement pourra, par la suite, passer au peuple.
Autant il est impérieux d’assurer notre stabilité économique, autant il s’avère nécessaire de faire profiter le peuple quand nous performons bien. Sous ce rapport, en résultat de notre performance fiscale en 2012 où notre surplus budgétaire a dépassé nos prévisions, j’ai décidé de faire passer ce bénéfice au peuple.
Comme annoncé lors de la présentation du budget national, la révision du salaire minimum national et l’augmentation des salaires dans la Fonction publique prendront effet en juillet prochain.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Les Seychelles ont fait des progrès significatifs dans la gouvernance du secteur public. Ceci ne m’empêche pas de reconnaitre qu’il reste beaucoup à faire encore pour éliminer les défaillances qui existent. Je continuerai donc à promouvoir la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources et des biens publics.
Nous devons aussi faire encore plus afin d’encourager la création et le développement des entreprises. Pour que celles-ci prospèrent, elles doivent avoir accès au crédit, notamment les petites et moyennes entreprises. Je ne peux pas dire que je suis vraiment satisfait de l’assistance que leur accorde le secteur financier. Chaque année, le Gouvernement se dépense à chercher la façon de venir en aide aux entreprises. Cette année nous avons doublé le montant à verser dans le fonds des SBFA - Small Business Finance Agency (Fonds de l’Agence de financement des petites entreprises) qui passera à 40 millions, et nous avons aussi doublé le montant que la SBFA peut accorder, qui passe ainsi à 300 000 roupies. Dans ce domaine, les banques commerciales ont malheureusement tendance à se concentrer essentiellement sur les grands projets afin de se faire rapidement de l’argent. Il est malheureux de constater que c’est le cas également de certaines banques publiques. Je demande donc au Ministre des Finances de revoir « le système de crédit » introduit il y a deux ans en faveur des petites et moyennes entreprises, à travers la Banque commerciale publique, dans la mesure où il ne répond pas à l’attente des bénéficiaires.
Nos entrepreneurs ont envie de travailler dur, mais pour le faire, nous devons leur faciliter les choses. Eliminons la bureaucratie qui crée de la frustration et rend leur travail difficile ! Facilitons- les l’accès au crédit ! Et cherchons ensemble les meilleures façons de les aider à se développer au lieu de tuer leurs initiatives et désirs d’innovation.
Du travail pour tous
Chers Frères et Sœurs seychellois,
Peut-être que vous êtes fatigués de m’entendre parler de l’importance du travail, surtout de l’importance du travail dur. Mais le peuple m’a élu sur la plateforme de travailler dur pour le pays. Ce que je continuerai à faire. Comme je continuerai à motiver tous les Seychellois à travailler dur, et insister que nous assumions nos responsabilités. La seule garantie de notre progrès dans la vie, c’est le travail dur. La seule façon d’assurer notre bien-être, c’est le travail dur. La prospérité vient du travail dur. Toutes les réalisations de la vie viennent du travail dur. Tous ceux qui travaillent dur ont l’opportunité de se développer, d’améliorer leur situation et de prospérer. Il n’y a pas d’alternative à cela, mais là où cela s’avèrera nécessaire une aide sera apportée, cela bien entendu selon certains critères bien définis. Je le répète, nous devons dépendre de nos propres efforts. Le travail dur paie !
Tout travail est noble. Nous avons, chacun, notre talent spécifique, nos qualifications et expériences, des dispositions pour exercer un métier et assurer notre vocation. Faisons-le donc bien ! C’est ça qui est important. Nous devons être fiers du travail que nous faisons. Et nous devons le faire avec amour, dévouement et professionnalisme. Nous le faisons, conscients que nous participons à l’édification des Nouvelles Seychelles. Nous le faisons par nos efforts individuels et collectifs, sans dépendre de l’Etat, sachant que nous sommes encore forts et en avons le courage nécessaire. Nous le faisons en partageant une vision. La vision et la conviction que ce que nous faisons, comptera. Et que notre travail a un but, un objectif.
Ceci m’amène à rappeler une histoire qui s’est passée il y a un peu plus de 50 ans, aux USA, précisément à la NASA. Au cours de sa visite à la NASA, le Président Kennedy a rencontré un homme avec un balai à la main et lui a demandé : « Monsieur, quel est votre travail ici ? » Et l’homme de répondre : « Je suis en train d’aider à envoyer un homme à la lune, Monsieur le Président.»
Cet homme avait une vision de l’importance de son travail. Il partageait cette vision et était fier d’œuvrer pour son pays. Cet homme n’était pas un simple travailleur. Il était membre de la NASA Space Team 1962.
La nature du travail que l’on fait importe peu. Ce qui importe, c’est le faire bien. Pour que vous gagniez honnêtement votre vie. Par votre sueur et vos propres efforts. Vous participez ainsi à une entreprise noble et formidable : la construction d’un meilleur avenir, l’édification des Nouvelles Seychelles.
C’est du reste pour cette raison que j’ai décidé de garder le même thème - Travaillons dur pour Notre Seychelles - , en 2013, ce pour continuer à nous inspirer à faire plus de succès. Pour nous motiver à faire plus de réalisations pour notre patrie. Continuer à prendre nos responsabilités. Continuer à faire briller l’étoile des Seychelles dans l’Océan Indien et dans le monde. Nous éloigner de nos côtes pour découvrir de nouveaux océans. Redoubler d’efforts pour combattre la délinquance. Affronter courageusement les défis. Faire preuve de résilience. S’unir dans un élan patriotique et solidaire. Bref, autant de raisons pour travailler dur pour notre Seychelles.
Cependant, je reconnais - et je le déplore - qu’il y a certaines pratiques négatives qui continuent de grever notre progrès. Une lourde bureaucratie entraine un manque de professionnalisme, un manque de discipline, un manque de productivité, un mauvais service. Ca frustre les gens et ça crée de la médiocrité. Comment un individu à la recherche d’un emploi peut-il se sentir quand dans le bureau où il se rend il est accueilli par un fonctionnaire qui lui fait grise mine. Non content de cela, le même fonctionnaire le fait voyager d’un bureau à l’autre au point que le pauvre demandeur d’emploi qui voulait se lever pour se débrouiller ne sait plus à quel saint se vouer. Est-ce qu’en cette époque de technologie moderne, il est normal que quelqu’un attende trois mois pour recevoir une réponse à sa demande?
Il est temps aussi que nous nous prenions en charge. Peu importe où nous travaillons, peu importe notre statut, notre poste, nous devons réaliser que nous faisons tous partie du Gouvernement et que nous appartenons à la même entreprise. Nous ne formons pas avec le Gouvernement deux entités séparées. Le bien de l’Etat est aussi notre bien. Quand nous gaspillons les ressources de l’Etat, quand nous gaspillons notre temps au bureau, nous sommes en train de gaspiller notre propre ressource, notre temps. Développons cette conscience ‘ownership’. Nous ne sommes pas seulement un travailleur, mais nous appartenons à une équipe. Nous faisons partie du Gouvernement. Nous faisons partie de cette entreprise privée. Le travail dur paie.
Depuis l’indépendance, nous avons énormément investi dans la formation de nos ressources humaines. En résultat, nous avons beaucoup de cadres bien formés, mais nous accusons encore des déficits dans plusieurs domaines. C’est pourquoi nous devons avoir un plan national de développement de la ‘’main d’œuvre’’ en cohérence avec notre croissance rapide qui entraine de nouveaux développements. Ce plan définira nos besoins en formation dans divers domaines. Il nous permettra de mieux planifier à l’avenir et d’ouvrir de nouveaux horizons pour l’emploi et le travail dur.
Un logement confortable pour le Seychellois
Frères et Sœurs Seychellois,
Le Gouvernement a beaucoup fait, énormément fait, afin de mettre à la disposition des familles seychelloises un logement confortable. Mais il est impossible de satisfaire toutes les demandes à la fois. Parce que nos ressources sont limitées. Il faut que l’on prenne conscience de ce fait. Il faut que les familles qui sont dans l’attente d’une maison ou d’un lopin de terre - et je sais qu’il y en a qui attendent depuis plusieurs années – commencent à s’aider elles-mêmes. Il faut qu’elles prennent leurs responsabilités en apportant leur contribution tous les mois dans leur projet de logement. On ne peut pas juste passer le temps à s’amuser, aller au bal tous les soirs et s’attendre à gagner ainsi un logement. Cela n’est pas possible. Il faut que l’on songe à l’avenir, que l’on travaille dur, que l’on fasse sa contribution qui sera déduite du montant du crédit quand on vous trouvera le logement.
Dorénavant, ce sont ceux qui sont en train de contribuer au « Home Saving Scheme » (Fonds d’épargne pour le logement) qui seront prioritaires dans l’octroi des logements.
Ceux qui ont déjà eu leur logement doivent de leur côté honorer leurs obligations et leurs responsabilités en payant régulièrement leur crédit de façon à ce que leurs frères et sœurs qui sont en train d’attendre puissent également bénéficier d’un logement.
Malgré diverses difficultés et contraintes, nous avons continué à réaliser nos projets majeurs. En 2012, nous avons distribué 327 appartements à Persévérance. Au cours de la même année nous avons terminé 166 autres qui seront distribués dans les semaines à venir, dès que les infrastructures nécessaires seront achevées. Cette année, nous allons réaliser encore 274 appartements sur l’Ile Persévérance.
En dehors du projet à l’Ile Persévérance, nous avions aussi entrepris d’autres projets de redéveloppement qui ont permis d’attribuer 16 appartements. Nous allons poursuivre ces efforts de redéveloppement cette année dans plusieurs districts, en plus des 25 appartements qui seront distribués plus tard cette année.
Un projet majeur que nous allons lancer cette année, grâce à un don généreux du gouvernement d’Abu Dhabi, c’est la construction de 180 appartements dans trois districts.
Chers Frères et Sœurs seychellois,
Le mauvais temps qui nous a récemment frappés nous a révélé à quel point nous sommes vulnérables aux catastrophes naturelles. Nous avons vu le nombre de maisons et de propriétés qui ont été endommagées. Certaines, sinon beaucoup d’entre elles, n’étaient pas assurées. Aujourd’hui, ces familles se trouvent dans une situation difficile. Le Gouvernement, bien entendu, va aider dans la mesure de ses moyens. Mais cette expérience nous montre la nécessité d’assurer notre maison. Dans ce contexte, nous sommes en train d’explorer la possibilité de mettre en place un mécanisme visant à assurer les logements.
En ce qui concerne l’octroi de parcelles, nous n’avons pas pu faire autant que nous l’aurions souhaité, faute de ressources suffisantes. Malgré tout, en 2012, nous avons réussi à attribuer près de 80 parcelles dans différents districts.
Nous croyons fermement à un partenariat avec le secteur privé qui va nous aider à atteindre nos objectifs de construction de logements et de développement des parcelles. Nous croyons fermement au principe de ‘’l’autonomisation’’ de nos jeunes entrepreneurs. C’est pour cette raison qu’à travers ‘’Développement 2020’’, nous avons invité le secteur privé à participer activement au développement de l’Ile Soleil.
Toujours dans l’optique de ce partenariat avec le secteur privé, le Gouvernement est en négociation avec certains partenaires pour la construction de condominiums sur l’Ile Persévérance en faveur de nos jeunes cadres diplômés et jeunes professionnels.
Il y a des opportunités en foison. Saisissons –les!
Monsieur le président de l’Assemblée,
Le niveau de développement que nous avons atteint aujourd’hui rend encore plus impérieux que nos terres soient bien gérées et rationnellement utilisées. Nous devons mettre fin à la spéculation. Nous devons aussi faire en sorte qu’elles restent dans l’héritage et le patrimoine seychellois. Pour cela, nous allons introduire certaines mesures qui feront en sorte que les terrains de l’Etat soient rigoureusement bien gérés ; elles porteront également sur la façon dont elles sont vendues ou mises à bail, la façon que les étrangers peuvent s’offrir un terrain aux Seychelles, sans ce que tout cela ne décourage pour autant l’investissement.
Beaucoup de Seychellois ont bénéficié de terrain de l’Etat, soit en l’achetant ou en la louant, par le biais des ‘banques de parcelles’ ou à travers la création de parcelles industrielles ou commerciales. Malheureusement beaucoup de ces parcelles sont encore en friche depuis plusieurs années. Une des raisons principales de cet état de chose, c’est la spéculation, parce qu’on cherche à faire de grands profits sur ces terrains que l’on a pourtant achetés à bon marché avec le Gouvernement. La situation devient encore plus grave quand ce sont des étrangers qui s’accaparent de ces terres à travers des ‘’personnes morales’’ ou des ‘’ prête-nom ’’ seychellois qui les représentent.
Le Gouvernement est en train de réviser la loi sur les terres de l’Etat et la River Reserves Act pour s’assurer, à part quelques exceptions mineures, qu’en cas d’échange de terre avec l’Etat, aucune personne qui n’est pas de nationalité seychelloise n’aura pas le droit d’acheter la terre de l’Etat ‘’libre de toute obligation’’. Il aura toutefois le droit de faire un bail à long terme de 70 ans, non renouvelable.
Cependant dans le but de continuer à attirer les investissements directs étrangers, (IDE), nous allons maintenir notre politique concernant le développement et l’investissement dans les villas et les lieux de vacances touristiques.
En vertu de cette nouvelle loi, le Gouvernement va offrir une amnistie aux étrangers qui ont acquis des terres ou des propriétés immobilières soit à travers des ‘’sociétés prête-nom ’’, des Seychellois qui ont servi de couverture ou à travers des ‘’transferts d’actions’, pour régulariser leur situation dans un délai d’un an à compter de la date à laquelle la loi a pris effet. S’ils ne le font pas, le Gouvernement aura le droit de récupérer ces terres. Notre but est d’éliminer l’évasion des procédures de sanctions portant sur la terre et l’acquisition irrégulière des terres par des étrangers.
L’Education
Monsieur le président de l’Assemblée,
Le Gouvernement continuera à investir à tous les niveaux de notre système d’éducations afin de s’assurer d’un progrès durable, de meilleurs résultats, de très bonnes performances estudiantines et une formation de haut niveau qui répondent à l’attente de notre peuple en ce nouveau siècle.
Nous visons loin. Notre ambition, comme je l’ai déjà dit, c’est d’avoir au moins un diplômé du supérieur dans chaque famille. Notre ambition c’est d’avoir de jeunes professionnels à tous les niveaux capables de diriger et de tirer profit des progrès technologiques, économiques et sociaux. Mais cela n’adviendra pas comme ça. Nous devons travailler dur pour le faire. C’est pour cette raison que nous devons constamment revoir notre système d’éducation afin qu’il réponde à notre attente et qu’il soit en cohérence avec les nouvelles nécessités de développement de notre société.
Nous devons continument le revoir afin que nos enfants et nos jeunes ne se limitent pas seulement aux seules théories académiques et techniques, mais qu’ils soient également imbus des valeurs qui sous-tendent notre société, qu’ils apprécient et respectent les valeurs humaines, le respect d’eux-mêmes, le respect de leur prochain, le respect des seniors, de l’autorité et des institutions de l’Etat. Tout ceci s’acquiert à travers l’éducation civique. Nous avons fait des progrès dans ce domaine qu’il nous revient de consolider.
Notre système d’éducation doit aussi valoriser notre culture - une passerelle vivante reliant les trois continents - notre géographie, notre histoire et notre trilinguisme que l’on parfois tendance à négliger. Il doit préparer nos enfants et nos jeunes à mieux apprécier la diversité de notre culture afin de devenir de bons citoyens seychellois et du monde. De même qu’il doit les préparer à mieux assumer leurs responsabilités, à faire bon usage des ressources qui sont mises à leur disposition et les préparer efficacement pour l’avenir.
Il y a de nombreuses mesures que nous comptons prendre cette année afin de renforcer le niveau de formation afin qu’il conduise à de meilleures performances scolaires. Cela englobe entre autres l’autorisation qui sera donnée aux élèves de S4 qui en ont les aptitudes à passer les examens de ‘’IGCSE English’’ et du DELF scolaire Niveau B1, comme langues, et l’application d’un nouveau programme national.
Nous allons accorder une attention particulière aux élèves qui requièrent une attention spéciale. A cette fin le Ministère de l’Education va réintroduire la « Special Needs Education Unit » qui aura comme taches de coordonner toutes les activités, d’orienter et d’apporter les appuis et la formation en rapport avec « les besoins spéciaux » de ces élèves. J’insiste, aucun de nos enfants et aucun de nos jeunes, ne mérite d’être laissé à l’abandon.
L’année dernière, j’ai inauguré le Centre de Formation Maritime. Les Seychelles ont un fort héritage maritime mais il est malheureux que beaucoup de nos jeunes n’aient pas choisi les métiers de la mer. Nous avons besoin de jeunes qualifiés dans les Garde-côtes surtout en ce moment où nous allons avoir un peu plus de bateaux. Nous avons également besoin de jeunes marins sur les bateaux de plaisance surtout que la demande de main d’œuvre dans ce secteur est en train d’augmenter suite à la diminution des actes de piraterie maritime. C’est en cela que je vois le Centre de formation Maritime comme le berceau de l’avenir des Seychelles en mer. C’est le berceau de nos futurs marins.
L’Ecole Primaire de l’Ile Persévérance a déjà accueilli ses premiers écoliers au début de l’année scolaire. Cette école a coûté au Gouvernement 38 millions de roupies. Il est prévu de construire également sur cette ile une école secondaire et, plus tard, une seconde école primaire.
Mais nous pouvons avoir les meilleures facilités, les meilleurs équipements et les meilleures intentions possibles, si le niveau de l’enseignement, de la formation et le niveau des enseignants ne sont pas à la hauteur, et si nous n’avons pas une stratégie cohérente, tous nos efforts seront vains. Une formation de qualité est tributaire de la qualité de l’enseignant de la classe. C’est seulement avec des cadres enseignants bien formés que nous réussirons à transformer notre Ecole.
La Santé
Chers Frères et Sœurs seychellois,
Notre santé est l’une des choses les plus précieuses de notre vie. Il est de notre devoir et de notre responsabilité de prendre soin de notre santé. Le Ministère aussi a le devoir de mettre en place des programmes complets sur la prévention des maladies et sur l’éducation de la santé publique.
Certains d’entre nous ont une hygiène de vie dangereux et nuisible à leur santé. Ils sont à l’origine de leur propre maladie. Et quand ils tombent malades, ils s’attendent à recevoir des soins médicaux à l’étranger ! Aux frais des travailleurs seychellois !
Heureusement, la majorité d’entre nous prenons bien soin de notre santé. Cependant, le malheur peut frapper à notre porte sans prévenir. La maladie peut se déclarer sans que l’on s’y attende. Notre système de santé est là pour donner les soins nécessaires.
Nos centres de santé, notre hôpital, sont les vitrines de notre système de santé. De manière générale, nous avons beaucoup investi – à tous les niveaux – dans ces centres, dans l’hôpital et dans notre système de santé. Nous avons fait des progrès, mais il y a encore beaucoup de gens qui se plaignent.
Même la Présidence reçoit des plaintes de personnes non satisfaites du traitement reçu à l’hôpital. Nous devons prendre ces plaintes et critiques au sérieux. Nous devons les analyser afin de rectifier les défaillances du système, même si cela peut souvent prendre un peu de temps.
Je souhaite réitérer, qu’à tous les niveaux de notre système de santé, nous devons avoir plus de communication, faire preuve de plus de professionnalisme, de compassion et de compréhension. Il n’y a point de place pour l’indifférence, l’insubordination et la négligence…
Mais ne nous contentons pas de critiquer seulement et de pointer du doigt. Prenons possession de notre système de santé. Mettons-nous ensemble pour le faire fonctionner efficacement.
Les attentes sont grandes et sont souvent hors de proportion. Certes, notre système de santé n’est pas parfait, mais il fonctionne malgré ses imperfections. Nous ne devons pas perdre de vue que la majorité des travailleurs du Ministère de la santé font bien leur travail, et parfois sous beaucoup de pression. Ils méritent notre soutien et nous devons saluer leur dévouement. Aux Seychelles, les soins médicaux sont gratuits, contrairement à beaucoup de pays, même des plus développés. Malgré nos ressources limitées, nous sauvons des vies, nous redonnons de l’espoir.
L’épanouissement de la jeunesse
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Chers Frères et Sœurs seychellois,
La jeunesse seychelloise est à l’image de notre pays : vibrante, dynamique, résiliente et optimiste…
Une jeunesse qui croit dans les valeurs du dur travail, dans les valeurs et les principes fondamentaux qui nous unissent en tant que peuple, fait la grandeur de notre pays. Une jeunesse qui prend possession des programmes et facilités mis à sa disposition, participe à la consolidation de notre vision des Nouvelles Seychelles.
Je crois en la jeunesse, et je n’ai jamais hésité à lui donner les opportunités de se prouver à elle-même, et de s’épanouir. Je l’ai fait tout récemment dans le cadre de la restructuration du Gouvernement. Je n’ai aucun doute que ces jeunes dirigeants sauront confirmer la confiance que nous avons placée en eux.
La jeunesse de notre pays est de plus en plus connectée au village global dans lequel nous vivons. Ceci amène des défis mais aussi des opportunités. Nous devons chercher tous les moyens visant à optimiser ces occasions. Il est important de renforcer nos réseaux afin que nos jeunes puissent se connecter à ceux de la région et au delà. L’avenir des Seychelles n’est pas basé seulement sur les opportunités que nous sommes à même de créer sur notre territoire. Il dépend également de celles dont est grosse l’économie régionale et mondiale. C’est dans cet esprit que j’ai demandé au Ministère des Affaires Etrangères d’élaborer un concept d’intégration régionale de la jeunesse dans le cadre de la COI. La jeunesse seychelloise est un maillon intégrant de notre stratégie de développement économique et de notre stratégie de diplomatie économique active.
Nous demandons à nos jeunes de continuer d’être des citoyens exemplaires. D’avoir du respect pour leurs aines, tel que nous enseigne notre culture. D’avoir du respect pour l’autorité, pour les lois, pour les institutions étatiques. Nous leur demandons aussi de répandre les valeurs patriotiques, de semer l’amour, la solidarité, la fraternité et la compassion dans votre communauté. Dans le même ordre d’idées, nous leur demandons encore d’éviter les mauvaises fréquentations pour ne pas tomber dans la délinquance, dans le piège de l’abus des substances illégales et des fléaux sociaux. Bien plus, nous leur demandons de placer les Seychelles avant tout. Soyez les vrais enfants des Nouvelles Seychelles !
Le Développement Durable
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Un des principes fondamentaux de notre stratégie de développement et, au-delà, de notre politique des Affaires Etrangères, est le développement durable. C’est notre ‘’militantisme sans complexe’’ en faveur de la protection de l’environnement qui a fait de nous - un petit Etat insulaire - un leader mondial dans ce domaine.
Lorsque nous prenons la parole, le monde nous écoute. Parce que nous mettons en pratique ce que nous prêchons. Parce que nous, aux Seychelles, nous sommes conscients des effets du changement climatique sur nous. Parce que nous luttons pour la gestion durable de « l’économie bleue » et contre l’injustice dans la façon dont les revenus de notre économie bleue sont partagés.
Notre économie bleue, c’est l’ensemble de notre écosystème océanique, avec les ressources qu’il renferme et qui peuvent produire des bénéfices équitables et soutenables pour nous tous. Ce sont les réserves marines protégées, les pratiques de pêche durable, la gestion de l’océan qui nous protégerons de l’impact du changement climatique. L’économie bleue est l’élément principal qui nous soutient en tant que peuple. Je pense qu’il est très important que nous multiplions nos efforts pour sensibiliser les autres pays afin qu’ils partagent notre vision et qu’ils nous rejoignent dans nos efforts pour prendre des actions concertées. Nous avons en projet de convoquer une Conférence régionale sur ce sujet.
Un autre aspect du développement durable d’importance capitale pour nous, c’est l’énergie renouvelable. Ma vision en la matière, que j’ai déjà partagée avec le peuple, est d’augmenter notre indépendance énergétique, réduire l’impact du prix du carburant sur notre économie, et réduire son impact sur l’environnement.
Dans quelques mois, nous allons mettre en service nos huit turbines. C’est un pas en avant, un nouveau départ. Un autre pas positif, c’est notre loi sur l’énergie qui a pour but d’attirer des investissements dans le domaine particulier de l’énergie scolaire.
La prochaine grande étape dans la diversification de notre source énergétique et la consolidation de notre engagement pour l’énergie renouvelable et le développement durable, c’est l’énergie solaire. Nous en avons en abondance, et nous devons en faire plus usage. Nous devons aussi prendre les mesures appropriées pour transformer les déchets en énergie. Notre objectif à long terme est de générer plus de 25 % de notre électricité à partir de l’énergie solaire, la biomasse et les déchets. L’accord que nous venons de signer avec Clinton Climate Initiative contribuera de manière significative vers cet objectif.
Entre-temps, l’augmentation dans le nombre de petites entreprises dans le secteur de l’énergie renouvelable est un signe très encourageant. Le Gouvernement continuera à mettre en place tous les moyens possibles pour inciter le secteur privé à participer dans ce domaine important de notre économie.
L’être humain et son environnement naturel est indivisible et inséparable. L’un vient en complément et alimente l’autre. Tant que nous garderons notre peuple au centre de notre stratégie de développement, tant que nous gérerons bien notre environnement et nous le préserverons pour les futures générations, nous affronterons tous les défis dans la sérénité.
L’Ordre, la Paix et la Sécurité
Chers Frères et Sœurs seychellois
L’ordre, la paix et la sécurité sont le fondement de toute société moderne. Un pays ne peut progresser sans l’ordre, la paix et la sécurité. Un citoyen qui ne se sent pas en paix, en sécurité, vit dans une perpétuelle angoisse. Il ne peut jouir de sa vie. Et ne peut être productif.
J’ai toujours accordé une grande importance à ces trois éléments clés. J’ai écouté le peuple seychellois, ses craintes et ses appréhensions. Et j’ai pris les mesures appropriées pour résoudre les problèmes d’insécurité. Nous avons mis plus de ressources à la disposition des services chargés de l’ordre et la paix. Nous leur avons donné plus de formation. Nous avons amélioré leurs conditions de service. Nous avons doublé de vigilance. La présence de la police est maintenant plus visible. Et il y a une grande amélioration dans leur performance et dans les résultats de leur travail. Le service judiciaire s’est aussi montré sensible a aussi répondu à l’appel du public en infligeant des sentences plus sévères.
Aujourd’hui, les résultats de nos efforts sont visibles. Je ne peux pas dire que tout est parfait. Mais je peux affirmer que nous avons enregistré une diminution considérable du taux de criminalité et de délinquance. Les statistiques indiquent une réduction globale de 15 % dans le taux de criminalité en 2012, comparé à cette tendance à la hausse de 40 % que nous avions entre 2006 et 2011.
NDEA aussi a exécuté sa mission avec beaucoup de succès. L’année dernière, elle a saisi de la drogue d’une valeur de plus de 100 millions de roupies et a envoyé derrière les barreaux plusieurs trafiquants qui pourrissaient notre société.
Notre stratégie fonctionne bien ! La communauté se sent plus en sécurité. Mais nous ne nous limiterons pas à ça. Nous allons continuer d’intensifier notre lutte contre la criminalité et la délinquance sous toutes ces formes.
Parallèlement, nous allons offrir des chances de réhabilitation aux jeunes qui ont emprunté le mauvais chemin dans la vie, ainsi qu’aux prisonniers qui ne posent pas de risques majeurs pour la société. Le système de « prison à ciel ouvert » de Coëtivy fonctionne bien. Les détenus y ont l’opportunité d’apprendre un métier qui leur sera utile au moment de leur réinsertion dans la société. Les travaux de construction d’un Centre de désintoxication et de réhabilitation pour les jeunes dont l’état le nécessite, vont bientôt commencer à Coëtivy. Il en est de même des travaux de construction d’un nouveau centre de détention, à Praslin, pour les mineurs condamnés pour des délits criminels. Ce centre aura des facilités et des ressources qui aideront ces mineurs à reprendre leur vie en main.
Pour les trafiquants de drogue, les criminels endurcis et ceux qui molestent nos enfants et abusent de leur innocence, nous n’auront aucune compassion, aucune pitié. Ils continueront à purger leur peine à Marie-Louise. En fin mars, le total de ces criminels et trafiquants de drogue sur cette ile s’élèvera à 124 individus. Là-bas, ils apprendront la valeur du travail dur, dans un environnement où il leur sera impossible de nuire à la communauté et d’empoisonner la vie de nos enfants et de nos jeunes.
Nous ne lâcherons jamais notre vigilance. J’avais dit l’année dernière que nous devons reprendre notre communauté des mains des bandits et des délinquants. C’est ce que nous sommes en train de faire.
Grâce à notre vigilance, grâce à notre lutte acharnée, grâce aux efforts concertés de la communauté internationale, nous avons réussi à mettre la piraterie sous contrôle dans nos mers. Certes, les menaces n’ont pas totalement disparues. Mais elles représentent moins de risques, ce pourquoi nous devons rester vigilants.
Une des plus grandes menaces qui pèsent actuellement sur nous, c’est le trafic de drogue. Tout comme la piraterie, le trafic de drogue est transfrontalier. Il touche tous les pays de la région. Tous nos efforts pour supprimer le trafic de drogue de notre territoire seront vains si des actions résolues ne sont pas prises contre le crime organisé et contre les trafiquants qui continuent à faire leur sale besogne dans les pays voisins. Nous devons faire des efforts concertés, coordonner nos actions pour combattre ce fléau qui menace notre sécurité, notre souveraineté, notre bien-être et la prospérité de tous les pays de la région. C’est un danger très sérieux qui menace la santé et l’avenir de nos jeunes. Nous allons continuer à le combattre avec détermination, en mobilisant toutes les ressources nécessaires, avec l’appui et l’expertise de nos partenaires étrangers.
L’Etat de droit
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Chers Frères et Sœurs seychellois,
Cette année, nous commémorons les 20 ans de notre Troisième république. C’est une étape mémorable de notre histoire. La Troisième république s’appuie sur certains symboles et institutions fondamentaux qui nous distinguent en tant que peuple. L’un de ces symboles c’est la Constitution de la Troisième République. Elle contient un chapitre qui nous inspire et inspirera les futures générations. C’est la Charte seychelloise des droits de l’Homme et des Libertés fondamentales. Elle garantie les droits et libertés fondamentaux de tous les Seychellois. Cette charte est un pilier de notre société, un pilier de notre Etat moderne. Il est le fondement des trois branches de l’Etat : l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Elle est à la base de l’Etat de droit.
Aujourd’hui, à l’aube de la célébration de ce grand évènement historique, nous proclamons notre profond attachement, avec ferveur et sans équivoque, à cette Charte seychelloise. Nous reconnaissons et respectons les droits et les libertés qu’elle nous confère et, dans la même veine, nous reconnaissons et acceptons nos obligations envers notre prochain et la société. Cette Charte continuera à nous inspirer dans l’évolution de nos institutions étatiques, dans le renforcement de notre démocratie, de la bonne gouvernance et sur le chemin du progrès et de la prospérité. Cette Charte restera aussi la base des Nouvelles Seychelles – c’est-à-dire une société démocratique, libre, tolérante, solidaire… Un pays uni, un peuple fier et travailleur. Un pays ouvert sur lui-même et sur le monde.
Le Rayonnement des Seychelles sur la scène internationale
Monsieur le Président de l’Assemblée
Notre politique extérieure sera toujours au service de l’intérêt national, tout en tenant compte des grandes tendances sur la scène internationale. La diplomatie seychelloise est créative, pragmatique et ambitieuse. Elle est au centre de nos activités bilatérales et multilatérales pour raffermir et diversifier nos liens d’amitié et de partenariat, et trouver des solutions adaptées à notre spécificité d’Etat insulaire.
Un aspect fondamental de notre politique extérieure, c’est la création des opportunités d’investissements, de croissance économique, d’emplois, de formation, d’expertise technique.
Quand nous avons pris la présidence de la Commission de l’Océan Indien, nous avons mis l’accent sur la dimension économique, sécuritaire et la stabilité régionale. Nous avons donné une nouvelle impulsion à plusieurs projets relatifs notamment au tourisme, la connectivité maritime et aérienne, la lutte contre la piraterie et une solution de sortie de crise à Madagascar.
L’année 2013 verra ce processus se poursuivre et s’amplifier avec un engagement plus fort sur le développement et la valorisation des atouts considérables de toute la région de l’Océan Indien. C’est là le sens de mes initiatives et visites du Président Michel dans les pays de la région. C’est là également le sens de notre candidature à un siège non permanent au Conseil de Sécurité des Nations-Unies pour 2017.
Nous voulons dessiner un nouvel avenir pour la région basée essentiellement sur l’économie bleue. Pour le faire, il faudra oser se mettre en flèche. Car nous ne devons jamais hésiter à faire valoir nos intérêts sur la scène régionale comme sur la scène internationale. Parce qu’étant petits nous risquons subir des événements totalement indépendants de notre volonté.
Notre candidature pour l’obtention d’un siège non permanent au Conseil de sécurité s’inspire du principe que nous ne pouvons rester indifférents aux effets négatifs de la globalisation. Nous ne pouvons attendre qu’ils nous affectent pour réagir. Bien au contraire, nous sommes déterminés à défendre nos intérêts au plus haut sommet.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Nous formons une jeune nation dont l’identité et la cohésion en tant que peuple uni et pluriethnique ont été forgées il y a un peu plus de 140 ans. Nous disposons d’un patrimoine unique et d’un héritage que nous devons préserver à tout prix.
Il y a cette perception que nous sommes en train d’octroyer la citoyenneté seychelloise à tout va. C’est en fait juste une perception due certainement aux nombres de demandes que nous pouvons lire dans le quotidien Seychelles Nation. La vérité est tout autre. Nous avons en effet un règlement strict qui gouverne l’octroi de la citoyenneté. Et nous sommes en train de mettre en place des règles encore plus rigoureuses en vertu desquelles le mariage avec un Seychellois ou une Seychelloise ne suffira pas à l’obtenir. Pour qu’un étranger obtienne la citoyenneté seychelloise il doit mériter les Seychelles. Il devra connaitre, comprendre et apprécier les Seychelles, sa Constitution, son peuple, son histoire, sa culture, ses aspirations et son héritage. Il devra être loyal et sincère avec les Seychelles. La nouvelle loi précisera les critères d’octroi, y compris la contribution au développement de la patrie d’adoption. De même qu’elle indiquera les conditions de révocation de la citoyenneté seychelloise, quand l’intérêt national est notamment en jeu.
Par ailleurs, la nouvelle loi inclura une disposition concernant la résidence permanente. Ceci pour permettre à cette catégorie d’étrangers qui n’a pas normalement droit à la citoyenneté mais qui, en raison de sa grande contribution au développement du pays, de ses investissements aux Seychelles, de son désir de résider ici selon certains critères bien définis et qui sont dotés de moyens financiers suffisants, avoir droit à une résidence permanente. Ils ne jouiront pas des mêmes droits que les Seychellois tels que la sécurité sociale, la pension de retraite, le droit de vote, mais auront le droit de résider ou d’investir dans un business dans les secteurs qui n’ont pas l’exclusivité seychelloise.
Nous ne devons pas après tout oublier, qu’à une certaine étape de notre histoire, nos propres grands parents étaient des étrangers dans ce pays. Les étrangers ont beaucoup contribué dans le développement de notre pays dans des domaines aussi vastes que variés. Et ils continuent à le faire aujourd’hui. Au point où nous sommes nous ne pouvons pas faire cavalier seuls. Alors, traitons-les amicalement et fraternellement. Ils doivent en retour avoir de l’égard pour le Seychellois.
Conclusion
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Chers Frères et Sœurs seychellois,
Ce tour d’horizon m’a permis de vous présenter, de façon franche et honnête, l’état de notre nation.
Nous sommes conscients de l’immensité du travail que nous avons entamé ensemble. Nous sommes aussi conscients qu’un travail considérable s’étend devant nous. Mais nous n’abdiquons pas devant le défi. Au contraire, nous aspirons à de nouveaux horizons. Parce que les Nouvelles Seychelles exigent de multiples efforts. Elles exigent le travail dur de la part de tous ses enfants. Elles demandent une nouvelle façon de faire les choses. Nous ne pouvons continuer à vivre dans la nostalgie du passé. Le nouvel ordre mondial dicte les choses différemment. Nous ne pouvons nous complaire à continuer de chercher les raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas réaliser les nobles ambitions auxquelles nous rêvons pour les Seychelles. Allons de l’avant, la tête haute, optimistes et confiants en nos capacités, confiants en l’avenir. Nous ne pourrons réaliser notre vision pour les Nouvelles Seychelles qu’à condition que nous soyons unis en tant que peuple.
Notre appartenance politique comme nos divergences d’opinion importent peu. Ce qui compte, c’est l’avenir de notre pays, l’avenir des Nouvelles Seychelles. J’invite donc tous les Seychellois à se joindre à moi dans cette grande entreprise. Travaillons ensemble et faisons fi de nos différences. C’est notre unité et notre solidarité en tant que peuple qui garantiront notre réussite. Le Docteur Martin Luther King a bien illustré cela quand il a rappelé que nous devons travailler ensemble comme frères et sœurs au risque de s’écrouler comme des ignorants. Optons d’œuvrer ensemble et de nous tenir fermes, dans notre diversité. Faisons la promesse à nos enfants de les faire hériter d’une meilleure Seychelles, grâce à notre unité, à notre solidarité et à notre travail dur.
Merci ! Et que Dieu continue à répande sa bénédiction sur la nation seychelloise !